Comportementaliste canin : ce qu'il faut savoir

Une fois que le problème (ou les problèmes – car de nombreux problèmes de comportement sont complexes) a été évalué. Un comportementaliste canin suggérera un programme de formation simple, étape par étape, pour atténuer les craintes et améliorer le comportement.

Par exemple, Milou, le chien de Mme A, devient très nerveux s’il rencontre des chevaux lors d’une promenade. Il se jette sur eux, aboie, grogne et tire sur la laisse. Mme A craint qu’il ne provoque un jour un accident grave.

Le comportementaliste n’a pas besoin de voir Milou en action à ce stade. Il n’est pas nécessaire de mettre quelqu’un en danger. Mme A le décrit très bien et, au cours de la consultation, de plus en plus de détails apparaissent dans la discussion. Il s’avère que Milou vient d’un excellent éleveur, qu’il a été bien socialisé et qu’il n’a pas de problème à passer devant des moutons, des vaches, d’autres chiens – n’importe quel autre animal en fait. Cela ne le dérange même pas s’il voit un cheval au loin. Le problème est spécifique aux chevaux qui sont proches de lui.

Mme A se souvient que lorsque Milou avait environ 5 mois et n’était pas très grand (c’est un cocker), il était promené sur le trottoir lorsqu’un groupe de 5 ou 6 chevaux et cavaliers s’est approché du même côté de la route. Désireux de passer devant le chien sans effrayer les chevaux, les cavaliers ont poussé leurs montures au trot. La propriétaire de Milou ne s’attendait pas à ce que les chevaux augmentent soudainement leur vitesse – elle espérait que son chiot aurait l’occasion de regarder ces créatures passer tranquillement. Elle pense – et elle a probablement raison – que Milou a eu peur de voir tous ces gros sabots passer devant lui et qu’il n’a pas oublié cet incident.

Il est probable que le cerveau de Milou a formé une association entre les chevaux et le danger. Nous ne savons pas si c’est l’odeur, le site ou le son qui déclenche cette réaction. Il semble que Milou soit arrivé à la conclusion que le fait d’aboyer et de tirer sur les chevaux effrayants les fera partir. Mais vous et moi savons qu’ils ne font que passer de toute façon et qu’ils s’en iront sans faire d’histoires.  En fait, le comportement de Milou augmente le risque d’une mauvaise réaction de la part du cheval.

Un comportementaliste canin suggérera des moyens pour que Milou apprenne, progressivement mais en toute sécurité, que les chevaux qui passent ne sont pas une menace pour lui et qu’il n’a pas besoin d’être stressé.

En fonction de la personnalité de Milou, le travail correctif peut impliquer un entraînement à la maison sur des sujets tels que la concentration et le contrôle des impulsions. Ensuite, vous pourriez peut-être l’initier à des odeurs de chevaux sans les chevaux. (par exemple, une brosse de toilettage ou une pièce de sellerie).

L’objectif de l’entraînement est d’utiliser des associations positives pour reprogrammer le cerveau de Milou sans l’angoisser (ou le mettre en danger). Une technique pourrait consister à récompenser Milou lorsqu’il s’assoit tranquillement à moins de 20 mètres d’un cheval, puis 15 mètres, 10 mètres, etc. Certains animaux domestiques apprennent rapidement, d’autres ont besoin de plus de temps. Le comportementaliste pour chiens veillera à laisser chaque chien progresser à la vitesse qui lui convient.